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Faire un montage efficace
Le principe même d'un montage au cheveu est de faire monter l'hameçon dans la bouche d'une carpe derrière l'appât aspiré, qu'il puisse se planter le mieux et le plus profondémment possible dans sa lèvre.
Les paramètres nécessaires à l'efficacité d'un montage sont :
1 - S'emmêler le moins possible |
Un bon montage doit s'emmêler le moins souvent possible lors de la lancée du montage, de sa descente vers le fond et de ses éventuelles manipulations par les petis poissons et les écrevisses. |
2 - Tenir au fond sans se déplacer |
Un montage doit être maintenu par un plomb d'un grammage adapté au courant et/ou à la distance, mais aussi au type de substrat (de vaseux à rocheux) et aux pentes sur lequel le montage pourrait être placé. |
3 - Assurer une bonne présentation de l'esche et le meilleur piquage possible |
Une esche doit rester accessible quelques soient les manipulations faites par les petits poissons ou les écrevisses, ou la nature des fonds (chaotiques ou encombrés) pour monter en bouche facilement. |
4 - Assurer un auto-ferrage maximum |
La masse du plomb doit pouvoir jouer son rôle au maximum sur le prépiquage de l'hameçon, qui lui devra être d'un piquant irréprochable. |
5 - Etre d'une solidité à toute épreuve |
En fonction des substrats et des différents éléments du fonds de l'eau, les fils utilisés doivent avoir un diamètre suffisant pour résister à l'abrasion et à la traction. Les accessoires agrafes et émérillons doivent être solides. |
6 - Etre sécuritaire pour le poisson |
Le plomb doit pouvoir se libérer en cas de casse. |
Bien des débats agitent les pêcheurs au sujet du montage. Dans certaines eaux à forte pression de pêche ou dans certaines conditions, les carpes peuvent être bien plus prudentes quant à l'aspiration d'une esche. Certains montages sont présentés comme offrant plus de potentiel de piquages que d'autres. Des vidéos tentent même d'en démontrer la réalité. Bien que des détails puissent faire une certaine différence sur quelques situations, ils sont excessivement difficile à vérifier sur la généralité des situations de pêche. De par la différence de densité et la position initale, la mécanique des mouvements d'un montage dans l'eau est sans rapport avec une manipulation à l'air libre dans la main d'un être humain. Quoi qu'il en soit, si le montage fonctionne moins bien, c'est bien parce que les carpes ne prennent pas l'esche de façon confiante. Ce sera donc sur ce point qu'il faudra jouer (la cause).
L'efficacité principal d'un montage dépendra donc avant tout de la confiance que la carpe aura vis à vis de votre appât, c'est à dire de la façon dont vous l'utilisez et de l'approche mise en oeuvre.
Les seuls paramètres qui ont influencé nos résultats en terme de montage se sont joués sur le diamètre du bas de ligne et la taille du binôme hameçon/esche. Lors des conditions les plus difficiles, le fait d'avoir diminué la dimension de ces trois éléments a toujours amélioré nos résultats. Nous pensons que c'est simplement le fait que la partie terminale de nos pièges s'approchaient au plus près de la densité de l'eau et que la taille de l'esche se rapprochait au plus près de la majorité de la nourriture naturelle ingérée lors de ces conditions. Pour illustrer ce propos, voici un cas extrême vécu en pêches rapides, donc où aucun amorçage prolongé n'a pu véritablement influencé le comportement alimentaire des carpes. Lors d'une de ces pêches au maïs en Saône en été 2010, une batterie de cannes pêchait avec un ou deux grains de maïs sur des hameçons de 6 à 8 montés en 50°, une autre pêchait sur le même poste et des spots aux profils et profondeurs similaires avec 3 grains sur des hameçons de 4 montés sur du 60°. Les carpes étaient bien réparties sur l'ensemble du poste. La batterie qui pêchait le plus finement déroulait sans arrêt, l'autre n'avait eu qu'un départ en début de pêche. Le simple fait de passer à 2 grains sur des bas de lignes plus fins a provoqué des départs ensuite !!! Sur des grands lacs marocains, la différence de nombre de départs entre un montage en n°2 à 5 grains de maïs sur 70° et un n°4 à 3 grains sur 50° a été plusieurs fois spectaculaires sur des spots parfois très proches.
A la bouillette, le simple fait d'alléger une 20mm seule avec un bout de liège ou de mousse et de passer en n°4 au lieu d'un n°2, a de nombreuses fois permis d'augmenter significativement les résultats. Cela reste des constats de terrain sans aucune recherche sur la mécanique des montages...
Voici les montages que nous utilisons pour se rapprocher le plus possible des paramètres essentiels à l'efficacité d'un montage. Nous les utilisons celui-ci depuis 6 ans dans toutes les eaux que nous pratiquons. Selon nos objectifs et les conditions, les seules éléments que nous faisons varier sont la longueur de tête de ligne, le grammage du plomb, la longueur et le diamètre du bas de ligne et enfin la taille esche/hameçon.
Voici les matériaux et leur utilisation que nous mettons en oeuvre pour coller au plus près des points essentiels cités en début de page:
S'emmêler le moins possible |
Une tête de ligne en Dressen-X 70° ou 60° est plus efficace qu'un tube anti-emmêleur et se plaquera bien sur le fonds les derniers mètres. Un bas de ligne rigide en Dressen-X 50, 60 ou 70° s'emmêlera moins qu'une tresse souple, surtout au fonds de l'eau par la suite... |
Tenir au fond sans se déplacer |
Forme de plomb plat et large pour rouler le moins possible dans le courant ou sur une pente. Le Gripp tiendra mieux sur des fonds durs en eaux courantes. Le missile permettra des jets plus lointains. Les grammages utilisés varient de 120 à 200g. Dans les deux versions, le plomb est interchangeable sans refaire le montage. Dans de très fort courant, nous pouvons utiliser des 300g ronds et plats. Mais ce ne sera qu'en dernière extrêmité car le surpoids d'un plomb peut provoquer des déchirements lors des combats sur des carpes plus brutales. Le fait de passer le bas de ligne au travers du trou limitera cependant le problème. |
Assurer une bonne présentation de l'esche et le meilleur piquage possible |
Le matériau rigide limite les emmêlements gênant la prise de l'esche. Même lors de manipulations d'indésirables, il est très rare que cela produise plus d'une boucle. La longueur du bas de ligne oscille entre 25 et 50cm. Plus les fonds seront chaotiques (galets ou roches irrégulières), plus nous allongerons le bas de ligne. Cela limite le risque que l'esche s'enfonce dans un interstice. L'esche est montée avec un élastique dont le point de fixation se situe en face de la pointe de l'hameçon. Cela donne une bonne inclinaison et un mouvement plus souple à l'appât. Sur les plus petits appâts, un cheveu rigide n'influence toutefois pas l'efficacité du piquage. Mais sur des bouchées plus conséquentes, il nous semble qu'une souplesse entre elles et l'hameçon apporte un meilleur piquage sur les côtés des lèvres réputées plus solides. Cela reste néanmoins un ressenti, plus qu'un constat mesuré... L'espace entre l'esche et le point de fixation ne doit pas lui permettre de basculer à l'intérieur de la courbe de l'hameçon. C'est d'ailleurs très souvent lorsque nous avons fait une erreur à ce niveau et que cela se produit, qu'une dépique intervient.
Un combi-link (rigide côté plomb-souple côté hameçon) est souvent préconnisé pour améliorer la montée en bouche de l'esche. Nous ne l'employons pas du fait d'une multiplication du risque de casses et d'emmêlements (deux noeuds ou deux boucles en plus) et d'une mise en oeuvre fastidieuse. On parle souvent d'un line aligner (prolongement de l'hameçon incliné vers l'intérieur par un bout de caoutchou ou silicone) pour donner un meilleur angle de piquage. Pour l'avoir longtemps utilisé, nous ne perdons pas plus de carpes aujourd'hui sans utiliser cet artifice...
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Assurer un auto-ferrage maximum |
Le point de fixation du bas de ligne se situe au centre de gravité du plomb. La traction entraînera immédiatement toute la masse du lest. N'en voyant pas l'intérêt, nous n'utilisons jamais de plombées coulissantes qui ne fait que retarder selon nous l'auto-ferrage. Les hameçons utilisés sont des Hayabusa du n°1 au 4 suivant approches et conditions. Pour les pêches plus fines, ce sera des Continental Boilie Hook n°6 ou 8 qui sont nettement plus solides que les Haya... Les hameçons non changés même encore piquants le sont toutes les 48h pour éviter les risques d'ouverture (modification chimique des aciers...) |
Etre d'une solidité à toute épreuve |
Une tête de ligne Dressen-X 70° sera toujours utilisée quelque soit la nature du fonds. Suivant le profil des fonds, sa longueur variera de 2 à 10m. Les forts diamètres de fil (tresse et nylon) évitent surtout les casses alors qu'ils sont parfois légèrement entamés. En traction, les Dressen-X ne présentent aucun problème et apporte une certaine élasticité pour encaisser des coups de tête des poissons. Les émerillons baril sont des n°8 et les agraffes/tétines de qualité. |
Etre sécuritaire pour le poisson |
Le plomb est monté sur une agraffe à tétine et la banière peut passer au travers pour se libérer aussi en cas de casse. Sur le plomb missile, un bout de cuivre en 2.5mm2 (fil électrique) légèrement tordu est passé dans un trou percé à 1mm. Il se détord et sort facilement. |
Non emmêlé, piquant et solide, un montage sera efficace dans 99% des cas selon nous.
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