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La pêche suivant le courant

On distinguera deux sortes de courant: ceux des cours d'eau et ceux des grands lacs.

- Cours d'eau:

Le courant est l'élément même qui définit un cours d'eau. Cela peut paraître idiot à dire, pourtant pêcher une rivière ou un fleuve sans prendre en compte ce facteur essentiel pour localiser les carpes et adapter sa pêche mènera probablement à l'échec !

De toutes les conditions, c'est le courant qui influence le plus les carpes. Il ne faut pas confondre courant et débit. Même si ils sont étroitement liés, le nombre de m3/s (unité de mesure du débit) ne fera pas varier les m/s (unité de mesure de la vitesse de l'eau) de la même façon partout. Le courant varie en fonction du débit et de la topographhie des fonds et des berges. Par exemple, la vitesse de l'eau sur un bief au profil plat et linéaire avec 1.5m de profondeur s'accélèrera très vite dès la moindre hausse de débit. A l'inverse, sur un bief en virage et profond de 5m sur une bonne partie de sa largeur encaissera cette variation du débit et l'accélération du courant sera à peine perceptible. Il est donc essentiel de prendre en compte la topographie de la zone du cours d'eau pêché avant de se poster et de placer ses lignes. Pour exemple, certaines parties de rivière autorisent la pêche de la berge opposée à 30m3/s, alors que passer 40m3/s, les lignes de tiendront plus même avec de plus lourdes plombées. De même les parties protégées par une avancée dans le lit ou l'intérieur d'un virage ne subissent pas tant les effets d'accélérations du courant que le centre du cours d'eau ou la partie extérieure du virage.

 

Savoir lire le courant, c'est déjà un grand plus dans la localisation des carpes. Le courant est bien plus un problème pour le pêcheur que pour les carpes. On pense souvent que lors des crues, les carpes cherchent un abri jusqu'à ce que le débit redescendent. C'est totalement faux. Souvent les carpes investissent des zones d'amortis en début d'accélération du courant. Cela tient plus au fait d'une recherche de nourriture sur des zones où le niveau monte (les deux étant liés) que d'une recherche de confort transitionnelle. Les carpes qui sautent en plein centre d'un fleuve en crue majeure en sont la preuve... Par contre, les abords et limites de zones relativement protégées sont toujours intéressants à prospecter. D'abord, parce que ce sont parfis les seuls endroits où les montages peuvent tenir en place, les banières étant moins soumises à la pression du courant; ensuite parce que certaines carpes aiment à osciller entre calme et courant. Comme dit au dessus, cela peut être dû au fait de l'apparition d'une nouvelle zone nourrissière grâce à un niveau augmenté ou simplement parce que le lit n'offre pas de zone de confort (peu de profondeur et fonds plats). Dans cette configuration, de grosses carpes se tiennent parfois à proximité, probablement à cause de leurs formes moins hydrodynamiques.

Le courant n'a pas la même vitesse en surface qu'au fond de l'eau. Les déclivités de fond créent des dépressions et par effet mécanique les couches d'eau les plus proches seront moins rapides que celles de surface. Dans les parties les plus linéaires des fleuves aménagés et de certains biefs de rivière, les carpes auront tendance à rester sur ses fosses qui leur offrent une certaine constance contrairement aux bordures qui elles subissent de plein fouet les variations du courant. C'est seulement après quelques temps, quand le débit baissera régulièrement qu'elles s'en rapprocheront pour notamment mieux se nourrir.

Cette notion de différence de courant entre fond et surface est aussi à prendre en compte dans toutes les situations pour amorcer. La distance parcourue entre l'endroit où on jette son amorçage et l'endroit où il touchera le fond devra être apprécier par rapport au placement de ses montages. Quand on jette à la main d'un bateau des particules, on les voit descendre rapidement. Hors plus elles descendront, moins elles dériveront. Le poids et la forme de vos particules influeront aussi sur ce principe. Une bouillette bien ronde de 24mm atteindra plus vite le fonds qu'un grain d'avoine. Sachez qu'au fond, les amorçages ne dérivent quasiment pas. La bouillette qui roule dans 5m d'eau parmi des galets et autres obstacles est un mythe. L'expérience de l'activité des carpes sur les postes en eau courante où nous estimions avoir placé l'amorçage nous a maintes fois prouvé le contraire. Une fois au fond, plus rien ne bouge, jusqu'à ce que les carpes les aspirent, du moins c'est ce qu'on vous souhaite... Prenez en compte la profondeur et la vitesse de surface du courant pour seuls paramètres, avec l'expérience, vous saurez bien vite à combien de mètres en amont de vos montages il faut jeter votre amorçage. Et puis en rivière, il est rarement mauvais d'avoir quelques particules en aval d'un montage, bien au contraire...

 

N'ayez pas peur du courant, dans bien des rivières, c'est sur les postes où le courant est fort que les carpes sont le plus actives. Nous vous envoyons vers cet article plus complet à ce sujet: "Rivière, cherchez le courant !"

- lacs:

Les lacs sont des eaux closes (sauf ceux ouverts sur des cours d'eau majeurs). De fait, on pourrait croire que l'eau n'y effectue pas de mouvements...

Pour les petits plans d'eau, cela est quasiment vrai sauf si ils sont traversés par un cours d'eau. Celui-ci n'aura d'influence que lorsque son débit sera fort (lors de crues en général). D'ailleurs, lorsque cela se produit bien des carpes aiment le remonter jusqu'à sa source, à savoir l'arrivée d'eau où des postes peuvent être très intéressant à pêcher suivant les saisons, notamment lorsque ce n'est pas de l'eau glacée.

Par contre dès qu'un lac commence à avoir une certaine superficie, des courants peuvent se créer sur certaines couches d'eau dès que le vent souffle de façon prolongée. Plus le lac sera axé dans le même sens que le vent, plus ce courant prendra de l'ampleur. Les grandes différences de fond et les pointes accélèreront encore plus ce phénomène. Les hauts de cassure sont souvent de bons spots lors de ces séquences ventées. Ce facteur influera non seulement sur le positionnement des carpes mais également sur leurs déplacements. C'est d'ailleurs l'un des éléments les plus difficiles à appréhender en matière de localisation. Dans une moindre mesure qu'en eau courante, vous devrez en tenir compte pour vos amorçages. Sur des profondreurs supérieures à 5m, le déport de particules comme les graines peut être notable. Essayez dans la mesure du possible de jeter un peu au dessus en fonction du vent de vos montages si vous souhaitez être assez précis.

A la différence des cours d'eau, les courants de lacs peuvent être inverses en profondeur. Lorsque le vent pousse vers des berges verticales, un retour s'opérera par le fonds. C'est d'ailleurs ce phénomène qui accélère le brassage des couches d'eau et participent aux régulations thermiques du lac. Même en lac, l'eau n'est jamais figé...

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