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Pêcher un lac naturel
les lacs naturels sont des eaux closes ou ouvertes sur un cours d'eau majeur dont l'origine est naturelle. Il peut avoir été créé lors de périodes post glaciaires dans le creux des vallées, soit d'origine techtonique (mouvement de terrain ayant créé une dépression remplie par les sources et cours d'eau, soit être simplement dû au remplissage d'une zone de creux topographique par l'écoulement naturel des eaux de ruissellement, soit enfin une zone d'élargissement topographique sur un cours d'eau majeur. Suivant leur type et leur localisation climatique, ils peuvent être soumis à variation de niveau. Toutefois leur marnage reste relativement faible dans la plupart des cas. C'est cette dernière caractéristique qui leur confère des conditions de pêche relativement régulières d'année en année contrairement aux fleuves et aux lacs de barrage. Chaque lac a toutefois des caractéristiques différentes ne serait-ce que par leur superficie, profondeur et topographie. Les populations piscicoles sont d'origine ancienne, mais des empoissonnements divers peuvent avoir été effectués par les appma locales. Tous les lacs de plaine et de moyenne altitude classé en 2ème catégorie abritent des carpes. Les lacs dont l'eau a un ph relativement acides (roches granitiques ou zones de tourbes essentiellement) ont la réputation de ne donner que peu de grosses carpes, alors que dans ceux dont l'eau ont un ph plus alcalin, ce sera l'inverse. Cela est à relativiser bien entendu en fonction du type de carpes empoissonnés. Et quoi qu'il en soit, on peut se faire plaisir autrement que sur des gros poissons même en grand lac !
Concernant les conditions de pêche, c'est surtout les saisons et la météorologie qui vont influer sur la pêche. Le vent a une très grande importance sur la plupart des lacs. En effet, ce sont eux qui vont conditionner la température de l'eau, les courants internes et le déplacement des carpes. Les différentes pressions atmosphériques sont quant à elles des facteurs impactant sur leur activité alimentaire. Globalement, les lacs se stratifient en couches d'eau de différentes températures que les carpes vont fréquenter en fonction de leur confort (taux d'oxygène/température). Bien qu'ayant de grandes superficies pour beaucoup, les carpes n'occupent qu'une faible part du volume des lacs. Localiser des carpes ou les postes n'est pas si difficile que çà à partir du moment où on peut disposer d'un bateau adapté. Sauf sur des lacs de faibles profondeurs (rares sauf dans le sud-ouest), il conviendra de chercher les carpes sur les secteurs nourrissiers, à savoir ceux dont les profondeurs sont les plus faibles. Hors vent froid en hiver (encore que...) , les secteurs peu profonds exposés au vent dominant du moment sont souvent ceux où l'on retrouvera des gros cyprins en activité alimentaire. Une fois localisé, le secteur devra être sondé dans les moindres détails pour déterminer les profondeurs et différentes anomalies topographiques susceptibles de donner de bons spots (cassures, haut-fonds, herbiers, roches, poches de vase...) où les carpes passent régulièrement. Il convient de se poster de façon à couvrir le maximum de surface pour laisser le moins d'options possibles libre de montage. De ce fait, il peut être intéressant de pêcher à plusieurs sur certains postes de grands lacs. En règle générale, les baies sont bien plus productrices que les pointes ou les berges linéaires verticales. Cela est dû simplement à leur capacité de nourrissage beaucoup plus importante. Ce n'est pas pour autant qu'il faut s'y placer en son fonds. Mieux vaut occuper les flancs ce qui permet de couvrir toute entrée ou sortie des carpes puisque les carpes ne rentrent franchement dans les baies que pour s'y nourrir, sauf en période de fraie bien sûr. En période instable, les mouvements de carpe peuvent être forts, et alors des postes en pointe sur des secteurs de passage peuvent payer mais sur de courtes périodes.
Concernant les approches, il vaut mieux pêcher les lacs sur plusieurs jours. En effet, d'un point de vue logistique comme halieutique, il est difficilement envisageable de réussir une pêche sur une courte période en lac inconnu de grande superficie. Entre amorçage et rectifications éventuelles sur la zone ou les postes choisis, le temps passé jouera souvent en votre faveur. Comme pour toutes les pêches en grandes eaux, il est nécessaire de préparer sa session au préalable. L'achat de cartes IGN série bleue est fortement recommandée. Grâce à elles, vous connaitrez les profondeurs, l'aspect des berges, les accès à l'eau avant même d'avoir mis les pieds sur place. On peut aussi prendre des renseignements auprès d'autres pêcheurs qui connaissent déjà le lac, mais cela n'augmentera pas forcément vos chances de réussite. Mieux vaut analyser par soi même certains paramètres que de suivre des conseils et indications qui ne correspondent pas à la situation du moment... Evitez les sessions d'été où le tourisme peut gacher votre tranquillité. L'hiver est aussi déconseillé en lac, surtout au dessus de la Loire. Dans le sud et sud-ouest, il est des lacs très intéressant à pêcher en basse saison. L'eau oscille entre 6 et 12°c et les carpes au meilleur de leur forme...
En lac, la localisation une fois effectuée, effectuez un amorçage qualitatif plus que quantitatif. Mieux vaut en rajouter par la suite si le nombre de carpes sur zone le justifie. Privilégiez dans un premier temps tous les spots marqués que vous relaierez entre eux par des chemins d'appâts. Cette technique permet non seulement de commencer à habituer les poissons à vos appâts, mais aussi de déterminer les passages et axes d'entrée sur zone des carpes. C'est bien là le point essentiel à déterminer: par où arrivent les carpes, par où elles repartent. Des signes visuels peuvent aussi l'exprimer, mais pas toute l'année et dans certains lacs les sauts ou brassés de carpes sont rares. Si vous arrivez à cerner correctement ces mouvements, vous pouvez déplacer certains montages en traver des axes déterminés. Vous répartirez ensuite de bonnes quantités d'appâts entre tous vos spots de façon aléatoire obligeant les poissons à rentrer plus avant et chercher leur pitance. En situation stable, la construction d'un amorçage de zone peut être intéressante, mais attention à bien appréhender les conditions de pêche si elles venaient à se dégrader. En ce cas, réduisez très vite les amorçages et concentrez vous sur les spots qui ont déjà déroulé. Dans le cas où rien ne trahit la présence de carpes sur les premières 24h de pêche: changez de zone sans attendre. Sauf information métérologique favorable comme un vent de face prolongé dans les jours à venir, la chance de s'être trompé de secteur est beaucoup plus grande que celles d'une éventuelle entrée de poissons ! Notez que comme dans la plupart des eaux, la meilleure chance de localiser des carpes à vue (ou au son) est le lever du jour. Prendre un café pendant la pénombre sur un point surplombant une grande zone d'un lac est le meilleur moyen de gagner du temps...
Quoi qu'il en soit, la mobilité est de rigueur en lac. Sur de grandes surfaces, il est essentiel d'aller au poisson, plutôt que de l'attendre sur une zone qui pourtant pourraient paraître le secteur à pêcher du moment. Des paramètres peuvent vous avoir échappés et il suffit de changer de secteurs pour rectifier le tir. La pêche en lac est passionnante. Bien qu'aucun d'entre eux en France ne soient dénués de toute pression de pêche, certains sont moins courus pour la carpe. Pourquoi ne pas les découvrir un peu plus...
Retrouvez des photos de lacs français ici.
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