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PCB, acte II de la tragédie ...

Les répétitions ont eu lieu pendant des décénies. Le premier acte de la tragédie commencé vers 2005 vient de s'achever avec l'interdiction de consommation des poissons et une forte baisse des permis de pêche sur ces domaines. Plusieurs années après l'annonce officielle de la présence importante de PCB dans la plupart des grands cours d'eau français, l'étude d'impact sanitaire sur des échantillons de population vient de commencer. Mais en début de ce deuxième acte, le ton est donné: les autorités viennent d'autoriser de nouveau la consommation de certaines espèces de poissons dans la région Rhône-Alpes ! Mis à part les poissons de fond comme les anguilles, barbeaux, brèmes, carpes, tanches et silures , le reste du cheptel piscicole est de nouveau à la disposition des pêcheurs gourmets.

 

 

Pour le Rhône, les zones concernées par ces levées partielles d'interdiction sont au nombre de deux: du barrage de Sault-Brenaz (Ain) à la confluence Rhône-Saône (Lyon), ainsi de la confluence Rhône-Saône à la confluence Isère-Rhône (au nord de Valence). Les autres espèces peuvent être à nouveau consommées, sauf si elles sont pêchées entre Saint-Vulbas (Ain) et Loyettes (Ain), et à l'exception des brochets de plus de 2,5 kg, ainsi que les vandoises et carassins pour la deuxième zone. Concernant la Saône, il s'agit du secteur compris entre le barrage de Couzon-au-Mont-d'or (Rhône) et la confluence Rhône-Saône. Ailleurs dans la vallée tout poisson reste en interdiction totale de consommation. Il faut bien insister sur le fait que ces secteurs sont en amont de la vallée, des fois que l'eau ne coule pas d'amont en aval et que le poisson ne se déplace pas non plus...

Tout cela est délirant et montre bien l'incompétence et la laxisme des organes de l'état censé s'occuper du problème. Aucun appui scientifique ne vient étayer cette décision unilatérale aberrante. Les conclusions de l'enquête sanitaire ne seront rendues publiques que courant 2010. Aucune donnée sur les rélevés du taux de PCB, concentré dans les graisses des poissons, déjà effectués n'a été rendu publique.

En attendant finalement tout va bien, continuez à manger des poissons, il n'y a plus de problèmes…

Il est clair que les fédérations, appmas et magasins ont perdu trop d'argent ces deux dernières années. Je ne connais pas exactement la baisse du nombre de permis de pêche sur le Rhône engendrée par le problème PCB. Mais à vue, je peux vous dire que l'on y pêche tranquille depuis son apparition… A part les carpistes et siluristes, beaucoup de pêcheurs ont soit abandonné, soit pris des cartes dans le privé.

Quant aux risques liés à la consommation de poissons contaminés, ils sont déjà connus, mais finalement ne sont pas quantifiés. De plus les effets apparaissent sur le long terme, les responsables actuels ne seront plus là lorsqu'il faudra trouver les coupables! Et puis comme déjà entendu, "Responsable mais pas coupable"...

Pour rappel, les polychlorobiphényles (PCB) , sont des produits isolants, lubrifiant, ininflammables, résistants à des températures de 1 000 °C. Quasiment indestructible. Les PCB ont connu un grand succès industriel, qui, une fois leur toxicité reconnue, s'est transformé en cauchemar écologique. Il faudrait des dizaines d'années pour que leur présence dans les sédiments disparaisse, ou surtout atténuée.

Aujourd'hui notre seul espoir vient du côté scinetifique. Comment se débarrasser de ces « Robocop » chimiques ? Il est évident qu'il est impossible d'ôter mécaniquement tous les sédiments souillés. A la demande du ministère de l'Environnement (quand même), un programme de recherche appliquée vient d'être lancé à Lyon, au sein du pôle de compétitivité Axelera (chimie-environnement). Associant laboratoires publics et industriels, il dispose de 10,5 millions d'euros, sur quarante mois.

Le CNRS pilotera ainsi une étude baptisée « Champignons mangeurs de PCB ». Il s'agira d'aller chercher les champignons dans les sols pollués aux PCB, de sélectionner les plus efficaces, de les « booster » génétiquement. Roberto Geremia rêve de pouvoir ainsi traiter directement les sols contaminés que l'on trouve aux abords directs des sources de pollution et sur les berges découvrables des cours d'eau. Des chercheurs travaillent aussi sur les charbons actifs, pour leur faire jouer le rôle de piégeurs de PCB. Les charbons actifs ne générant pas de pollution. Ils pourraient être déposés sur les sédiments, reste à savoir comment les bloquer au fond par rapport aux courants ?! D'autres recherches s'intéressent aux bactéries capables de « casser » les PCB en en retirant le chlore, ce qui permet de les « composter » ensuite plus facilement. Côté industriels, une PME de la région lyonnaise cherche à améliorer les techniques existantes d'incinération des PCB. Mais qui comment retirer des sédiments? Quel impact sur le biotope? Qui le fera? Qui paiera?

Quoi qu'il en soit les retombées de ces recherches sont projetées à 250 millions d'euros de chiffre d'affaires par an. Le malheur commun fera le bonheur de quelques uns. Il faut savoir que plus de 350 sites sont répertoriés pollués aux PCB. Le marché à venir de la dépollution est titanesque

Suite de la tragédie, dans quelques années...

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