Accueil PCB, le désastre...
Aujourd'hui cette interdiction de consommer le poisson n'est pas encore généralisée sur l'ensemble des 360 autres sites répertoriés comme pollués à travers tout le pays: Seine, Essone, Moselle, divers canaux du Nord, et bien d'autres. Même le lac Léman avec ses millions de mètre cube d'eau est touché ! Quel désastre ! Pourtant cela fait des années que certains savaient. Les premières preuves furent apportées par l'opération de désenvasement du plan d'eau du Grand large juste en amont de Lyon. C'était bien avant 2005... Mais aucun organisme sanitaire officiel ne s'en est inquiété.
On sait aujourd'hui de quoi provient cette pollution. Les autorités cherchent des solutions pour dépolluer. Mais il est étonnant de voir que rien n'est mis en oeuvre pour déjà stopper les sources de pollution. C'est comme si vous aviez une fuite dans votre appartement et que vous cherchiez un moyen d'éponger l'eau au sol sans vous occuper de couper le robinet qui provoque cette inondation. Cela frise la débilité !
Pour finir, je ne voudrais pas être alarmiste, mais j'ai bien peur que la quasi totalité des cours d'eau français, européen voir mondial soit plus ou moins concerné par le PCB! Pourquoi? Parce que les fameux pyralènes ont été et sont encore utilisés sur sur toute la planète. Cà fait peur. Je ne sais pas où on va, mais on y va. Accueil |
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Septembre 2005, première interdiction de consommer du poisson sur le Grand large à côté de Lyon . Septembre 2006, cette décision s'étend sur le Rhône de Lyon jusqu'au barrage de Reventin-Vaugris en aval de Lyon. Comme si les pollutions s'arrêtaient par des retenues... Début 2008 tout le bassin rhôdanien est concerné. 
Il faut savoir qu'au Canada, le problème PCB est connu depuis 20 ans. Quand nous avons pris le permis en Ontario lors de notre voyage sur le Saint-Laurent, les autorités fournissaient un livret indiquant par exemple, les quantités de poisson pouvant être consommées suivant le cours ou le plan d'eau. Ceci pour dire que des études approfondies ont été faites outre atlantique. Et qu'en France (Europe?) on nous fait croire que l'on ne savait pas, une fois de plus. 
Cette pollution aux PCB (PolyChloroByphényles) résulte essentiellement des écoulements d'eau ayant été en contact avec des transformateurs électriques et leur isolant principal: le pyralène. Les industries dont l'activité est en relation avec ce genre d'isolants ont produit pendant des décénies sans se soucier des rejets d'eau souillée dans les cours d'eau les jouxtant. 
Qui n'a jamais vu quelques tuyaux en aval des usines crachant des liquides colorés directement dans leur rivière ?! Le pire c'est que certains continuent. Interdit d'utilisation depuis 1987, les PCB sont malgré tout présents en masse dans plus de 500 000 transformateurs sur le territoire national !!! Certains de ces transfos inactifs sont souvent démontés illégalement pour récupérer le cuivre. Les isolants quant à eux sont laissés aux intempéries... 
Quant à la dépollution, je ne suis pas un expert mais je sais que les traces de PCB se retrouvent dans la zone benthique (sédiments et dépôts) et qu'ils ne sont pas biodégradables. Donc le seul moyen efficace est de draguer les sédiments supérieurs en espérant qu'il n'y en ait pas dans des couches plus profondes. Mais avant çà, contrôlons les rejets des usines (connues...) et organisons le démantellement des transformateurs dangereux (nos prisons sont pleines, faisons travailler ces gens par exemple). Pour l'instant, le pôle lyonnais de compétitivité AXELERA a soumis au ministère des finances un projet de 12 millions d'euros pour...trouver des pistes pour une dépollution. A ce pris là, j'en chercherais plein des pistes, moi. On est vraiment tombé sur la tête dans ce pays ! 
En attendant, ces PCB, au delà du fait qu'ils augmentent de 30% le facteur de risque d'un cancer notament collorectal (un risque de plus de se faire "entuber", lol), ils semblent surtout agir sur les systèmes de reproduction en rendant stérile à terme. D'ailleurs, il faut rappeler que des études ont montré que de plus en plus de poissons d'eau douce n'étaient que d'un sexe. Est-ce lié? C'est bien possible. En tout cas, c'est très inquiétant pour les poissons, mais aussi bien sûr pour les humains. Une étude commandée par le WWF France à l'ASEP (Association Santé Environnement Provence) vient de paraître. Des prélèvements ont été effectué sur 60 personnes de 3 typologies de population différentes: une mangeant régulièrement du poisson issu du delta du Rhône, une habitant près du delta mais ne mangeant pas de poissons et une population hors de ces deux paramètres. Les analyses ont montré que ceux qui mangeaient du poisson, avaient un taux 4 fois supérieur à ceux qui n'en mangeait pas ! Ce taux, exprimé en pictogramme de PCB par gramme de matières grasses, allait jusqu'à 160 pour l'un d'entre eux. Même la population qui ne vivait pas près du Rhône et ne mangeait pas de poissons, présentait un taux de 5 à 20. Nous sommes donc tous contaminés, mais manger du poisson du Rhône augmente fortement ce taux. L'AFSA, organisme officiel, va commencer une étude en octobre sur 6 sites différents du territoire français avec pour chacun 150 particpants. Les résultats ne seront publiés qu'en 2010. Ne nous pressons pas non plus pour savoir aussi où l'on en est. 
En ce qui concerne l'interdiction de consommer du poisson, une levée partielle d'interdiction est passée depuis 4 semaines entre Valence et Avignon. Celle-ci se base sur différents relevés effectués dans cette zone. En gros, il est de nouveau autorisé de manger les espèces qui ne se nourrissent pas au fond comme les brochets et les perches, et ce sans restriction. Il est aussi stipuler que les espèces migratrices restent sous le coup du premier arrêté. Il est assez étrange d'autoriser cela aussi bien géographiquement parlant qu'au niveau du choix des espèces. Si l'on se laisse aller à interprêter cette nouvelle décision, cela signifie que, à Orange, je peux manger un brochet qui s'est gavé de carpeaux, gardons et autres tanches se nourrissant au fond, mais pas à Beaucaire en aval... Les vacances approchent. Des fédérations voyant leur nombre de permis baissé aurait-elle fait pression ?!
Sur la question financière, il y aussi les pêcheurs "professionnels" qui ne peuvent plus exercer leur activité d'un autre temps. Il était temps, lol. J'en avais assez de financer leur activité par le réempoissonement payé avec une partie de mon permis de pêche. Par contre il leur a été proposé 30 000€ d'indemnités (5 000 chacun) pour supporter leurs charges d'entreprises. Qui c'est donc qui paye? De plus on pense à les délocaliser sur la Saône et l'Isère... J'en connais qui vont être content sur ces deux rivières ! 
Le seul bienfait de toute cette histoire sera sans doute le no-kill imposé qui va permettre notament à certains carnassiers non seulement d'être plus nombreux, mais en plus de grossir. J'ai eu récemment des échos de très belles pêches de gros brochets sur le Grand Large. Etonnant non, il suffirait donc de remettre à l'eau les poissons capturés pour qu'il y en est plus et de plus gros. Dingue ! 
Plus sérieusement, 119 sites font actuellement office de lieu de prélèvements et d'analyses. Ils se pourraient que des tests soient également pratiqués sur les oiseaux d'eau. Après la destruction des biotopes, le saturnisme et la grippe aviaire, les oiseaux vont encore trinquer.